Anhaimos

Hysterical Lullaby

Lundi 24 janvier 2011 à 21:35

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Je délaisse les mots, je ne veux plus être le genre de fille qui écrit, qui raconte. Mais plutôt le genre de fille que l’on raconte. Pourtant ils me lancinent l’encéphale en craquements indécents, des projectiles de lettres et d’idée empaquetés qui s’exposent, explosent au centre de ma tête, au rythme du temps qui ne passe pas, qui fait claquer ses aiguilles et s’amoindrir mon corps. Et lorsque je fais mettre mes maux de côté, il s’amoindrit encore ; témoin de la dégénérescence de mon être malgré ma vigilance. Qui suis-je pour arrêter cette décomposition croissante ; ce mal qui s’étale jusque dans mon sang ? Au rythme de convulsions, incontrôlées, incontrôlables, recroquevillée dans l’obscurité, je me laisse des moments de faiblesse. Des crises d’intempéries lacrymales ; inconsolables, inconsolées.
On ne me connaît pas, on fait semblant. C’est comme un être qui s’échappe, un délire intemporel en mal de reconnaissance. Moi-même j’ai du mal à la comprendre, lui laisser la place qu’elle mérite et m’oublier quelque part. Être sans mesure, en totale démesure, je suis persuadée que tu l’aimerais plus fort. Mais la lassitude et l’ennui a raison de son âme, elle me fuis inlassablement lorsque le néant m’envahi. Il n'y a plus rien à puiser en moi. Je suis creuse, vide de toute richesse, accrochée à des rêves qui m’échappent. L’abyme m’engloutie de sa gueule grande ouverte, prête à me dévorer à pleines dents et me faire glisser le long de sa gorge étroite et ténébreuse. Et je sais qu’on me laissera tomber par ignorance. On me laissera me vider de toute ma vivacité. Martelant le silence à coup de « rien » souriants, je m’oublie. Je m’évertue à ne pas m’entendre, à ne rien attendre. Laissant choir mes envies, je m’évanouis. Et puis j’essaye de me détourner de toi, me taire pour te laisser vivre. « Il faut que tu sois là mieux que ça si tu veux qu’on te laisses partir. » J’ai juste besoin de « quelques mots à repasser dans mon cœur » pour ses longues absences qui m’isolent. Mais je ne les demanderais plus. Je sais qu’ils se font de plus en plus rares, de plus en plus faibles. Parce qu’ils sont à mon image. Il n'y a plus rien à puiser en moi.
C’est un théâtre permanent, de visages et d’expressions qui vont et viennent tels des spectres lunatiques. Ce bal me paraît fade, je veux te voir en faire partie. Me faire valser jusqu’à l’ivresse. Jusqu’à me faire tomber de sommeil, enroulée dans tes bras lénifiants. Ton absence t’éloigne de moi, ton indifférence à l’appui, et l’amour et le travail éloignent mon allié délurée. Je n’ai plus que des bribes de superficialités. J’aimerais vous offrir plus qu’une âme en mal d’elle-même, susciter en vous plus d’intérêt tangible ; ne plus avoir à cacher mes crises angoissés et autres réactions d’aliénée enchaînée à ses peurs oubliées...Je ne suffit pas. Mon avis ne compte pas, il est vrai, ma stupidité n'atteint votre suprème intellect. Je me quitte, je vous quitte, je me laisse aller à mon être suprême. Même si elle hurle de douleur, se débat de plus belle, vous n’en saurez plus rien, vous ne saurez plus rien ; indéfinissable, indéfinie. Je vomi ma faiblesse. Et cette fois, il vous faudra creuser en moi.

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