***
Lâches-moi mais reviens-moi, n’oublies pas que je suis là. Suis-moi, oublies moi et revient moi encore une fois.
Des petites effluves d’amour en étincelles crépitent encore au plafond pour venir mourir en s’écrasant le long de mon cœur. On cherche une éternelle magie, l’ivresse absolue qui nous transporte infiniment. Et les mots qui s’étalent en averses perdent de leur saveur. C’est une routine acerbe, une louange perdue. Je rêve de substitut de caresses aux syllabes échaudées, des lettres enlacées qui s’enflamment en chœur ; célébrations de nos êtres et de nos étreintes latentes. Courrons-nous l’un après l’autre, ou bien sommes-nous main dans la main au milieu des nuages ? Un échantillon de niaiseries qui gonfle la poitrine et laisse exploser ses morceaux de rêves le long de la chaire tremblante.
Je suis mon propre vaisseau, je me guide isolée sur la mer chancelante, et je me laisse chavirer promptement. J’en veux à la terre entière de ne pas répondre aux bouteilles pleines de lettres que je jette en détresse. Mais je me veux puissante, comme une reine, maîtresse d’un univers éthéré et jouissif. Alors j’éclate en dents blanches et j’avance la tête haute sur un tapis d’épines. Je les ai semées moi-même. Je suis dans un abyme, cloisonnée comme un macchabée. Ma camisole de force retient mes bras d’aliénée. Et je hurle bien enfoui en moi-même qu’on me laisse sortir.
J’aimerais tant être délicieuse, déployer mes ailes somptueuses qui feraient choir les cœurs alentours. Envoûter ses sens jusqu’aux plus enfouis, jusqu'à droguer la moindre parcelle de son organisme. Je lutte contre ces affres sordides qui font naître l’orage, la rage et les averses salées au coin de mes pupilles humides. Et mon cœur qui joue à un deux trois soleil.
Mais j’arriverais a me défaire de mes illusions stupide. Je m’en sortirais. Seule, comme une reine.
***
(merci au gens qui pose pour mon cyclope!)