Anhaimos

Hysterical Lullaby

Lundi 29 mars 2010 à 22:10

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Inlassablement, comme à l’abyme du cri naissant, assourdis par l’ivresse d’une dimension inconnus déjà haïs et redoutée, elle s’exalte avec paresse et folie, s’étire et nage dans le liquide amniotique de la catharsis. Aveugle et sourde, seulement consciente de son cœur battant le rythme violant des eaux de son antre, et de la chaleur acide enveloppant sa chaire  stérile, elle s’étire. C’est la création d’un nouvel être, dont les pensées se façonnent dans la chaleur liquide des âmes en fusion. Tout est éclaboussé d’une lumière aveuglante, ses lèvres se serrent puis s’élargissent pour laisser entrevoir ses dents blanches et taillées. Elle étouffe son cri avec l’eau de son bain.  Des ombres en ronde exécutent leur rituel au milieu de ses entrailles, nageants d’un organe à l’autre pour  les sublimer de cette angoisse dont ils font la louange. Elle se fusille elle-même dans sa propre tête. Elle se sait folle et s’en délecte à n’en plus finir. Comme fasciné par le chaos qui l’habite, prête à engouffré n’importe quoi, crier infatigablement et s’offrir une identité à profusion. Elle se lève et exécute une danse dont elle seule connais les règles. Son corps est chaud, humide et nu. Il entre, il est le seul à pouvoir s’offrir le luxe de la regarder bouger ainsi devant lui. Sans gêne aucune, se laissant aller au rythme de la musique crachée par les enceintes acoustiques, comme dictant les gestes d’une créature naissante. Mais il ne fait pas attention, elle non plus. Elle prend le large, elle s’évade d’un monde qui ne lui ressemble pas vraiment. Les choses s’éparpillent, infâmes et inutiles, tout se tasse. Mais rien n’est à l’image de ce qu’elle brûle au fond de ses entrailles. Elle le regarde, se laisse aller à le voir évolué devant elle , comme suivant le scripte d’un film dont il serai le héro. Se raclant un peu la gorge et effectuant des gestes limpides, comme l’évidence incarnée dans ses membres magnifiques. Elle sait qu’il n’est rien que le fruit de son imagination, qu’il n’est que le monstre dont elle rêve et qu’elle fabrique au creux de sa poitrine, mais il lui arrive de le voir si réel à côté d’elle. Comme s’il faisait partie de sa réalité et qu’il était normal qu’il soit là, comme ça, tout enclin à fondre dans ses bras et la posséder toute entière. C’est le bordel d’une vie dont elle s’ennuie chaque jour. Savoir que quelque part il existe un monde auquel on appartient, mais pas bien savoir comment on y va, qui nous emmène ?  Il suffit de faire pareil chaque jour et espéré qu’un jour l’Evidence frappe à notre porte. Comme une amie qu’on à pas revu depuis un baille, qui nous expose le nouveau bon plan du siècle : devenir quelqu’un. Ou bien devenir soit même, est ce que c’est la même chose ?


Commentaires

Malmenez Moi.

Par dontworrybehappy le Mardi 30 mars 2010 à 9:41
Abasourdie par la beauté du texte je suis.
Par Strelle le Mardi 30 mars 2010 à 18:48
"Deviens ce que tu es" disait Nietzsche.
J'aime bien ce texte, la fin surtout. C'est sympa comme ambiance, comme réflexion. J'vois l'épilogue de 2001 l'odyssée de l'espace, je pense pas que c'était voulu. C'est comme ta référence à Dexter mouhahahaha. Ouais, non, j'aime bien quoi ! :D
Il est plus accessible que les autres je trouve, enfin plus compréhensibles, plus... direct, limpide.
 

Malmenez Moi.









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